Le sport, un plaisir avant tout!

Marcher, courir, faire du vélo, jouer au tennis ou au rugby, une pratique fréquente pour beaucoup d’adultes.

Le froid n'empêche pas la sortie régulière du duo (photo D. Sherwin-white)

L’exercice régulier d’un sport engendre une vitalité certaine. Il a de nombreux adeptes qui y trouvent un plaisir manifeste. Il est loin cependant d’être unanimement partagé.

Selon une enquête récente d’Esprit Running, tous sports confondus, 56 % des Français déclarent avoir une activité sportive au moins une fois par mois. Parmi ceux-là, 27 % des hommes et 19 % des femmes s’y adonnent plusieurs fois par semaine, pour une durée moyenne de 2 h hebdomadaires. La course à pied est un des sports les plus prisés avec 5,9 millions de pratiquants.

 

Un bien-être particulier

Selon le sport, exercé individuellement ou en équipe, le plaisir s’exprime avec plus ou moins de force et un ressenti propre.

Jean, à 55 ans, est un véritable accro de la course longue distance. Il prend son pied en s’entrainant deux fois par semaine sur 10 à 15 km en pleine nature. Heureux, il avance au feeling en harmonie avec son corps dans un effort soutenu mais sans la pression du chronomètre. Atteignant le seuil d’une certaine sérénité, il prend ses distances avec ses préoccupations personnelles et professionnelles et recharge ses accus.

Dominique, 31 ans, toujours passionné de rugby, continue de jouer avec son équipe. Il peine à trouver du temps pour s’entrainer une fois par semaine mais il est toujours partant pour le match du dimanche. Affronter l’adversaire en le plaquant durement ou dans la mêlée soudée avec ses co-équipiers, transmettre habilement le ballon à un partenaire, dépasse le simple contentement. Parfois l’extase, récompense suprême, lui est offerte ; plonger dans l’en-but et marquer un essai, fruit d’un effort collectif dont il est l’heureux élu. À la fin de la partie, l’amitié s’exprime spontanément auprès de l’adversaire rudement défié pendant la compétition. Il le retrouve avec les copains autour d’un verre. Si la victoire est belle, la fête se prolonge. La 3e mi-temps peut alors être aussi forte que le match.

Gérard, 74 ans, est un fervent adepte du vélo. Avec un ami, il effectue deux sorties de 25 km par semaine sur un circuit de pistes cyclables. Le démarrage est toujours lent. Ensuite le rythme est soutenu avec, de temps à autre, des accélérations soudaines pour tester le partenaire. Surtout quand le temps est beau, la satisfaction est intense : contact avec la nature, sensation de vitesse, contentement de voir le corps bien fonctionner, malgré l’âge. La course libère l’esprit qui se dégage de toute pression. Souvent même, des solutions apparaissent spontanément pour des préoccupations du moment. Au retour, après cet effort relativement court, Gérard se sent en forme ; il est pleinement satisfait après cette course régénératrice dont l’effet se prolonge quelques heures.

 

Les sources du plaisir

Quelles motivations pour les mordus du sport ? Améliorer son souffle, perdre du poids, éliminer le stress, avoir une bonne hygiène de vie, sont les raisons premières qui conduisent à démarrer ou à développer une activité physique. Son intensification et sa poursuite régulière sont davantage liées à une certaine jouissance éprouvée dans cet exercice. Cette sensation est générée par l’effort poussé à un certain paroxysme.

C’est d’abord un plaisir d’essence physiologique. À un certain stade, le corps émet des endomorphines, hormones similaires aux opiacés. Le sportif est proche du nirvana ! L’athlète ressent aussi un bien-être à caractère psychique, en s’efforçant de surmonter la douleur ressentie dans une pratique extrême. S’il y parvient, il éprouve un plaisir extrême et paradoxal. Il est aussi sensible à la satisfaction de progresser dans ses performances, en dépassant la souffrance consécutive à l’intensité de l’effort.

Pour un sportif modéré ou un accro à sa discipline, le plaisir ressenti ne relève pas de la même essence. Simple bien-être qui détend le corps et apaise l’esprit, il peut pour les plus investis atteindre des sommets plus extrêmes. Mais pour retrouver cette sensation agréable, source d’équilibre, tous se disent, vivement la prochaine séance !

François Bergougnoux

 

 

 

Maintenir un rythme régulier malgré la fatigue

(Photo de D.Sherwin-White)